Minéralogie du Cantal et de ses environs.

Minéralogie du Cantal et de ses environs.

Minéralogie du Cantal.


Le Cantal et les minéraux.
Le Cantal et les minéraux. :

Tout d'abord, commençons par parler de l'essort minier dans le Cantal. Il se déroule à la fin de 19ème siècle dans un secteur prècis, le district  minier de Massiac-Brioude. Ainsi le 2 juin 1892, une première concession instituée en faveur du Sr Baldram, offre une autorisation d'exploitation de mines d'Antimoine et autres minerais connexes à La Coste. En 92 toujours, le secteur de Lubilhac (15-43) est mis en route (avec la fameuse mine des Anglais). En 93, une concession est accordée à Sr Carez sur le commune d'Espezolles. Par la suite des mines comme celles de Lorzières ou de Magnac sont sur le point de voir le jour. La première est exploitée pour le plomb argentifère, la pyrite et le fer arsénical, ainsi que le fer cuivrique. La deuxième est essentiellement exploitée pour le zinc et l'argent. Plus tard d'autres concessions seront acquises comme celle de Vèze (non loin de Molèdes) où on exploitera le mispickel à partir de 1901(Présence de minerai de Bismuth). A l'époque malgré la multiplication des concessions, il faut tout de meme dire que certaines étaient refusées par l' Etat comme celle de Tivier pour Pb sulfuré.

Au niveau du Cantal, à cette période, on retrouve la trace de la mine du Cazaret de plomb-argent non loin de St Santin Cantalès(au N-O. d'Aurillac). Cette mine ne connut pas grandes activités au XXème siècle, la première concession étant inexploité, les premiers propriétaires furent déssaisis en 1895. Une décision ministérielle donne le droit à l'exploitation deux ans plus tard au Sr Brel. Il semblerait que cette mine soit la plus ancienne du Cantal car on en retrouve des références dans un traité minéralogique de 1857 qui indique que l'exploitation a commencé depuis quelques années déjà.

A noter que c'est le 21 fevrier 1893, que par un décret portant sur une déclaration d'interet public, un périmètre de protection est décidé pour les sources chaudes de Chaudes-Aigues.

Coté minéralogie proprement dite, on retrouve rarement le Cantal cité dans les archives... Au contraire du coté géologique, il est trés étudié pour ses caractéristiques volcaniques. Dès le XIXème siècle, il est étudié comme la plupart des volcans d'Auvergne (Velay, Puy de Dome, Mont-Dore( Mont d'Or au XVIII ème...)) Les géologues de l'époque essayent d'établir des points communs entre les édifices ainsi que les ages. Le minéralogiste cantalien M.Rames établit en 1873 que le basalte est originaire du miocène(qui s'étend de 24 à 5 millions d'années). En constatant au Puy de Courny et dans d'autres localités que le basalte est intercalé entre le calcaire aquitanien(oligocène: 25 millions d'années à 37) et les sables à Dinotherium et hipparion( ancetre des équidés qui s'est etteint, il y a environs 11 millions d'années).Ainsi Rames et Fouqué (un autre cantalien) seront deux figures de proue dans la cohérence des recherches au niveau du Cantal pour les études minéralogiques d'Alfred Lacroix (minéralogiste qui établit la première référence nationale de minéralogie).

La minéralogie justement, revenons-y! 

En effet, si dans les différents tomes de La Minéralogie de la France et de ses colonies , on retient en priorité la belle histoire des Améthystes du Puy Griou...qui fut l'enigme de la minéraloge cantalienne...(voir catégorie *Minéraux des trachy-andésites). Il ne faut pas oublier qu'avant Alfred Lacroix, il y eut un autre grand minéralogiste et peut-etre le premier. Celui qui fut son professeur. Je veux bien entendu parler de René Just Hauy. Car seul Hauy cite le Cantal avant la fin du XIX ème siècle.

A l'exception près de F.S. Beudant... qui en 1822 dans son voyage géologique en Hongrie fait référence à "l'Aragonite du Cantal" pour qualifier un minéral blanc et fibreux (comme quoi l'aragonite du Cantal a bonne réputation depuis des centaines d'années). Il semblerait que durant le XXème d'énormes Aragonites eurent été trouvées dans les environs de Collandres non loin de Riom-es-Montagnes. A priori, j'en aurais récupéré d'une ancienne collection mais rien ne peut prouver leurs origines réelles.

Bref, en 1822 toujours, dans Le Traité de minéralogie (le deuxième, je crois) écrit par René Just, on constate la description de nombreux minéraux. Ainsi, il décompose toutes les formes de Quartz. Mais, une me sauta aux yeux! Le minéralogiste, en parlant d'un grannulaire blanc-grisatre avec disthène provenant d'Espagne, fit référence à un minéral nommé (tenez vous bien!) Cantalite ! Je citerai le scientifique: " Du nom Cantal, du département où il a été trouvé."  La définition étant: "Variété de Quartz qui se trouve dans le département du Cantal". 

Cantalite:

 A Glossary of Mineralogy, H-W.Bristow, 1861.

"A variety of pischtone containing crystals of glassy felspar. Colour green, lustre resineous inclining to vitreous. Slightly translucent fracture tending to conchoidal.

64% Silice, 15% Aluminium, 5% potash, 7% Eau, 4% Oxyde de fer, 1% Lime, 1% Mg." ( Analyses de Laugier ~ 1820)

Dictionnaire des sciences naturelles, F.Cuvier, 1826.

"Le nom que Karsten (Dietrich Ludwig Gustav  Karsten (1768-1810), minéralogiste allemand qui a traduit les traités minéralogiques de René Just Hauy du français à l'allemand... donc le nom Cantalite est en fait donné par Hauy) a été donné à une variété vert-jaunatre de quartz hyalin qui a la texture granulaire et qui devient magnétique par l'action du feu. Il est accompagné de silex résinite."

Traité de Minéralogie, volume 4, A.Dufrenoy, 1859.

"Le pechstein (stigmite) du Cantal contient des cristaux vitreux de Feldspath. Son éclat bien que résineux est parfois vitreux, on y remarque des esquilles(=Comme un os fracturé). Il est légèrement translucide contrairement aux autres pechsteins. Ce caractère particulier l'a fait considérer par certains auteurs comme constituant une espèce qu'ils ont nommé Cantalite."

Igneous Rock, Roger Walter, Université de Cambridge (Angleterre), 2002.

Traduction: "Cantalite, terme obsolète utilisé de plusieurs façons...A l'origine il était utilisé pour définir une roche riche en silice, mais plus tard elle fut redéfinit en deux compositions de pechstein et de trachyte téphritique(?)."

En 1996, dans le dictionnaire espagnol, on retrouve la trace d'une variété de quartz nommée "Cantalita". Il y'a bien longtemps donc, la Cantalite définissait plus ou moins une roche verdatre riche en silice est proche de l'obsidienne. Si l'on se réfère à de plus anciennes définitions de la Cantalite, on peut penser qu'elle qualifiait la silice de diatomées, la Randanite comme l'appelait A.Lacroix au XIXème siècle. A noter que le "gisement" de Cantalite se trouve apparemment à Verrières non loin de Plomb du Cantal(cf. Leonhard en 1882.)

 

 

Quelles sont donc les richesses minéralogiques de l'ancien plus grand volcan d'Europe?

Si la minéralogie cantalienne n'est pas bien connue, cela est très certainement du à l'absence de pièces remarquables macros( grosses pièces et esthétiques de surcroit). Cependant si le volcan nous offre beaucoup de cristallisations de carbonates dans son édifice meme...le département cantalien ne se résume nullement qu'à cela. Le district minier d'Antimoine de Massiac (* voir sujet dans Nouvelles découvertes cantaliennes), les anciennes mines présentes, nous démontrent qu'il y a de quoi chercher si ce n'est trouver ! 

Mais quand on parle de minéraux ici, on pense surtout aux richesses en micro-minéralogie. Celles-ci montrent un panel assez étoffé de differents mineraux. Nous pouvons citer Menet par exemple, qui grace à ses produits fumeroliens, nous fournit de nombreux échantillons. (* voir le sujet Micro-minéraux de Menet)

 Depuis quelques années, je me consacre à la recherche des minéraux dans ces beaux paysages tout en "grignotant" sur les départements limitrophes tels l'Aveyron, la Corrèze, le Puy de Dome, la Lozère ou encore la Haute-Loire. L'inventaire minéralogique que je m' en vais vous faire est le fruit tout d'abord de recherche sur anciens livres et autres documents qui me permettent de retrouver des choses à priori perdues avec le temps(anciens gisements, vieux travaux miniers...). Parfois dans le cas des anciennes mines, il m'est impossible d'en apercevoir les traces. L'ancienneté des ouvrages ne permet pas forcement d'en retrouver le lieu exact et c'est pour cela qu'il faut " crapahuter " dans des endroits souvent incongrus, loin de toute civilisation, sans pour autant  toujours parvenir à ses fins. Souvent bredouille, j' eusse tout de meme la chance d'évoluer au plus prés de la nature et la rencontre avec l'industrie minière dans ses coins reculés se fait vraiment déconcertante.

Dans le Cantal, l'industrie minière s'éteignit dès les années 50. Un exemple avec la fermeture de la mine de Leucamp ( environs de Montsalvy ) en 1959 où l'on exploitait le wolfram. A peu près à la meme époque, le bassin minier de Ydes-Champagnac allait fermer ses portes avec une production pourtant avoisinante les 96,500 tonnes de charbon. L'exploitation la plus recente, si je ne me trompe point, serait celle de St-Pierre du Cantal pour l'uranium(* voir photo Autunite et Francevillite). Elle fut fermée dans les années 70. Subsiste encore aujourd'hui, l' exploitation des diatomites non loin de Murat et du basalte utilisé généralement pour la fabrique de goudron. Cette roche se trouve dans de nombreuses carrières qu'on peut apercevoir dans toutes les zones "volcaniques" de la région.

 Ainsi, si la difficulté est belle et bien présente pour les mines, elle est bien moindre pour la recherche sur le volcan. Comme indiqué au début la presence de carbonates ( Aragonite, Calcite...) et autres zéolites ( Chabazite, Natrolite...) ne se fait point rare. Des recherches recentes que j'eusse effectuées aux environs de Riom-es-Montagnes m'ont donné de belles cristallisations d'Aragonite. Celles-ci sont dignes des caractéristiques cristallines les plus esthétiques que l'on trouve en Inde.( * voir sujet Minéraux de Riom-es-Montagnes ... ou se référer à la revue, Le Règne Minéral, n ° 85)

 

 

Malgré la fermeture des mines ( qui ne date point d'hier ) ce qui en conséquent ne facilite pas la trouvaille de minéraux... Je vais vous montrer  dans ce sujet l'étendue de mes recherches et ce qui en a resulté et ce qui pourra en résulter! Cette catégorie sera mise à jour dès lors qu'un nouveau minéral apparaitra dans la liste ou lorsqu' un spécimen sera assez intéressant pour qu'il puisse venir " fleurir " de ces photographies le " jardin " de la minéralogie cantalienne.

 

L’AMETHYSTE DU CANTAL: MYTHE OU REALITE?

Tout commence au XIX ème siècle, lorsque un abbé de Saint Jacques-des-Blats, découvre un cristal d’Améthyste sur un sentier menant au Puy Griou.

Le secteur devient ainsi, l’objet de recherches plus approfondies, de la part de scientifiques comme Rammes(collectionneur cantalien) ou le plus connu, Alfred Lacroix.

Bien rapidement, le gite semble être retrouvé et étudié, il en est fait allusion par Lacroix, dans La minéralogie de la France et de ses colonies, de 1890. Il parle de cristaux d’Améthystes libres, dans une gangue d’andésite altérée riche en pyrite, situés non loin du village des Chazes, le long d’un sentier et non loin d’un ruisseau nommé « Peiras Lucentas ».
Il parle de cristaux bipyramides atteignant une hauteur maximale de 4cm. Il récolte à l’époque quelques spécimens, qui reposent aujourd’hui, au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris.

Cependant, si les spécimens paraissaient être abondants fin XIXème, depuis les descriptions de Lacroix, ce gite n’apparait plus dans aucuns autres récits minéralogiques. Dans les anciennes collections, on ne retrouve point de spécimens. Le doute s’installe sur la véritable identité des Améthystes cantaliennes. Etrangement, le lieu semble avoir été oublié ou perdu! Oublié? Pas totalement, car cela fait plus d’un siècle, que ce gisement est recherché par nombres de collectionneurs, n’ayant pour unique objet, de vouloir redécouvrir ces rares Améthystes aux cristallisations « gracieuses ».

Des recherches ont été effectuées en faisant référence aux écrits de Lacroix. Moi-même, je tentais d’en faire la base de mes recherches. Tout d’abord, comme dans tout travail de recherche historique, il ne faut point oublier la possibilité d’évolution, de critique des mesures…
Ceci m’amena à un travail de terrain débuté courant été 2008.

Je pus constater plusieurs choses: Tout d’abord, il existe deux villages à l’appellation Chazes de nos jours, les Chazes-Hautes et les Chazes-Basses. Ainsi, il paraissait assez difficile d’établir, lequel de ces deux villages, eut été évoqué à l’époque. Cependant, j’ai pu éclaircir cela grâce aux altitudes.
Lacroix nous indique, que le gite se situait entre le village et le Puy Griou, à une altitude de 1044m. Or, les Chazes-Hautes se situent à 1130m. J’ai tout de même prospecter au dessus de ces 1130 mètres, touchant l’hypothèse, qu’il s’était trompé de 100m.
Je ne trouvais rien.
Puis, je partis du village bas en remontant de la Nationale, située à 1040m.
Sur un chemin montant au Puy-Griou, je ramassais quelques spécimens de trachy-andésites pour une observation binoculaire. Ce chemin de randonnée, semblait connaitre des liens concrets avec les anciennes descriptions: un ruisseau, plutôt un ru,  le traversait et son altitude figurait entre 1040 et 1060 m environ.
Ce n’est qu’en 2009, après une observation à l’œil nu, sans résultats, que je retrouvais, grâce à la binoculaire, de l’Améthyste micro (1 mm, jusqu’à 3mm par la suite) accompagnées de Sidérite (Lacroix parle de Dolomie?), de Cristobalite probable et de Trydimite.



Il faut cependant ajouter, que malgré la proximité du secteur décrit par Lacroix et le lieu de « retrouvaille », il se peut que ces cristaux n’aient aucuns liens, avec l’ancien gisement. Il pourrait en s’agir d’un nouveau, tout du moins, il ne faut point omettre la différence de gangue. Conséquences? Les recherches doivent Continuer!


LE DOME DE MENOYRE (MENET)

Le dôme de Menoyre se situe près du village de Menet, à une altitude d’environ 900m. Le trachyte qui constitue cette ancien volcan, est utilisé depuis de nombreux siècles, sous l’appellation « Pierre de Menet ». Ces carrières (Liocamp, Menoyre, Augoule…) font l’objet de recherche, quant à la composition minéralogique des roches, (trachyte, tufs à Broc en Menet…) dès la fin du XIX ème. Lacroix fait allusion à Menoyre, dès la première édition de la Minéralogie de la France. « Le dôme trachytique recoupe le socle gneissique, et contient de nombreuses enclaves de syénites à anorthose, aussi appelées anorthoclasites (Brousse and Varet, 1966) de quelques centimètres à 30 cm de diamètre [l’anorthose est un feldspath sodi-potassique de haute température, souvent associé à la sanidine]. Actuellement, la carrière située sur le volcan n’est plus exploitée et ce type d’enclave est devenu introuvable ; les observations sont donc aujourd’hui impossibles.
Le terme même d’anorthoclasite a été longuement controversé : tout d’abord, ces enclaves ont été dénommées sous le terme de sanidinite par Lacroix, puis d’anorthoclasite ou de plumasite par Brousse et Varet (1966) car ils n’ont pas trouvé de sanidine. Ensuite le terme de sanidinite a été repris par Batard en 1974 qui recense la sanidine dans toutes les enclaves, tandis que l’anorthose est soit inexistante, soit subordonnée à la sanidine. Simonet (2000), reprend le terme d’anorthoclasite, et discrédite le terme de plumasite pour ce qu’il implique, tant au niveau de la composition minéralogique (oligoclase, biotite, corindon) que des phénomènes génétiques.
Le dôme comporte plusieurs types d’enclaves (Brousse and Varet, 1966) : des anorthoclasites à maghémite (Fe3+2O3), à grenat ou à corindon, ainsi que des roches mésocrates(?). Les enclaves d’anorthoclasites représentent la forme de profondeur des trachytes, c'est-à-dire la forme plutonique (=roche magmatique de profondeur (à nuancer)) du trachyte. C’est donc dans certaines de ces enclaves d’anorthoclasites que des saphirs ont été découverts. Elles sont principalement composées, selon Brousse et Varet (1966), d’anorthose, de corindon, de biotite, et de maghémite.


Les saphirs de ces roches ont été décrits tout d’abord par Lacroix (1962) : « Les cristaux ont des faces peu nettes et ne peuvent être détachés entiers ; on distingue cependant leur forme hexagonale avec des plans de séparations difficiles. Ils sont de couleur très pâle, d’un blanc laiteux avec des taches d’un bleu saphir ; ils ne dépassent pas 5 mm de plus grande dimension. ».
Brousse et Varet en donnent une autre description : « Les cristaux automorphes de corindons sont de tailles variées atteignant 1cm, mais n’ayant aussi souvent que quelques millimètres. Ce sont de beaux saphirs d’un bleu pâle translucide […]. Ils sont dispersés dans la masse feldspathique, mais assez fréquemment, les cristaux de corindon s’ordonnent en lits dessinant des petits plis serrés. Il semble qu’une phase de déformation lente ait affecté l’enclave alors que celle-ci cristallisait.  Les descriptions de ces saphirs sont très variables d’un auteur à l’autre, cela dépend de l’enclave. Simonet classe les enclaves d’anorthoclasites à saphir du Menet dans les gisements de saphirs magmatiques. Ces enclaves représentent l’un des seuls exemples de gisement de saphirs magmatiques vrais, avec la syénite à saphir de Garba Tula au Kenya (Simonet, 2000), la syénite du complexe alcalin de Peixe, Brésil (Freitas Silva et al., 1998), et les enclaves d’anorthoclasites des filons et sills basaltiques (couches horizontales infiltrées dans des roches plus anciennes) des Iles Britanniques (Upton et al., 1983.) »


* Extrait:
 DEA : « Processus Magmatiques et Métamorphiques, Volcanologie » , Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand.







Il existe, en fonction des différentes roches, référencées plus haut, un nombre important de micro-minéraux. Aujourd’hui encore, malgré l’arrêt des carrières, on peut toujours récolter des spécimens. .
Pour ma part, ils ont été récoltés grâce au processus de gélifraction(formation de clastes à cause du gel-dégel) qui s‘est attaqué à un pant fragile, composé d’anciens éboulis de Menoyre. Malheureusement, il devient presque impossible de rencontrer des saphirs, puisque les enclaves ont été, soit détruites, soit jetées dans le ravin (la roche trop friable, elle ne pouvait être sculptée). Cependant, il existe encore certainement des enclaves dans le dôme (il faut donc être patient, en sachant que, des blocs en « pierre de menet », sont indispensables afin de fournir de la matière aux participants du symposium de sculpture de Menet… D’où la nécessité de dynamiter une partie de l‘ancienne carrière).
La formation des dômes se situent à la fin de l’épisode volcanique cantalien, c’est-à-dire, vers 7-2 millions d’années B.P. (Roche riche en silice, caractéristique des épisodes volcaniques plus acides (plus de présence de silice)).
Voici, la liste des minéraux trouvés à Menet (seulement Menoyre):

_ Andradite: Variété de Grenat (noire ou verte, voir spécimens) qui se développe dans les fissures fumeroliennes. Les espaces réduits handicapent la formation des cristaux, qui sont souvent plats ou malformés. Cependant, il arrive parfois, que les cristaux soient entièrement développés.
_ Anorthite: Variété Labradorite et Bytownite. Elle compose parfois la roche, et cristallise rarement, à par peut-être, la Bytownite en cristaux violacées, mais cela reste de l’ordre de l ‘hypothèse, sans analyse pour le confirmer.
_ Apatite: En cristaux violet-marron.                                  
_ Augite, Biotite (fréquente), Calcite (seconde génération?), Cristobalite? Diopside-Hedenbergite, Haüyne (juillet 2011), Hematite, Magnetite, Opale?, Pyrochlore?, Sanidine, Titanite (fréquente), Trydimite (fréquente), Spinel, Zircon. * Plus espèces non déterminées.
N.B. : Il existe d’autres gites moins connus qui peuvent tendre à offrir des micro-minéraux: Broc en Menet, Augoule, les environs de Valette (cités par Lacroix en 1890). La « Pierre de Menet » est utilisée depuis, le XVIII ème, au moins, comme pierre de taille, pour les maisons de la région.



LE DISTRICT MINIER A  ANTIMOINE DE MASSIAC-BRIOUDE




L’antimoine est un élément natif (Sb) qui était, depuis l’antiquité et jusqu’aux siècles récents, utilisé comme médicament, pour guérir les maladies parasitaires ou cutanées. Il était aussi utilisable dans l’industrie de l’armement.
De nos jours, il est utilisé dans les alliages de plomb pour augmenter la dureté et comme produit d‘antifriction. On peut le retrouver dans certaines pommades (atténuation des douleurs)…

 Massiac se situe dans le nord-est Cantal et Brioude dans le nord-ouest de la Haute-Loire. Ce secteur était l’un des plus actifs en France (la France étant d’ailleurs, le plus gros producteur à l’époque), pour l’exploitation de l’antimoine, début XXème. L’activité s’est ensuite éteinte dans les années 30, par manque de rentabilité, l’importation étant moins couteuse.
La dernière mine exploitée, et qui fermera après un court temps de reprise, fut la mine d’Ouche, qui cessa l’activité fin années 70 (*Voir spécimen de Stibine, récolté avant la fermeture du site). A noter, que la mine n’est plus accessible de nos jours, elle a été comblée par mesure de sécurité.

Les principales mines désaffectées aujourd’hui, se retrouvent sur les communes de Massiac (Mine d’Ouche), Bonnac (Scoufour, avec sa mine d’or/tungstène), Saint-Mary-le-Plain (secteur Luzer-La Croix d‘Astrie), Lubilhac (filon des Anglais qui fut exploité par les gallo-romains),  Blesle (Le Basbory),  Ally (Mine de La Rodde), Mercœur (Mine de La Bessade).

Il existait d’autres mines dans un proche secteur, qui ne furent point exploitées pour l’Antimoine, mais pour l’argent (Ag), (la mine la plus connue étant Fournial vers Molèdes, qui a offert des spécimens micro, de minéraux peu fréquents, comme la Pyrargyrite, sulfosel d‘Ag), à moindre mesure pour le plomb (Pb) et le Bismuth (Bi), toujours vers Vèze et Molèdes (*Voir la veine de Bismuth et Bismuthinite provenant du « Pont de Vèze, 2010). Ces exploitations ne font pas parties du district minier de Massiac, mais leur proximité émet un lien concret, entre la formation géochimiques des gisements antimonifères et l‘origine des filons de minerais « autres ».

Ces filons se sont formés par une orogenèse, il y’a environ 300 millions d’années, lors de la formation de la chaine varisque. Ils se retrouvent dans des roches de types métamorphiques (filons hydrothermaux), comme le micaschiste.
 Pour le secteur de Massiac, ces filons se caractérisent par une forte présence de Stibine (Sulfure d’Antimoine) accompagnée de minéralisations aurifères (Pyrite aurifère, avec l’exemple de Scoufour). La Stibine se décline par la suite sous différents minéraux altérés, tels la Stibiconite ou la Valentinite (*Voir spécimen).
Le district minier de Massiac-Brioude a produit 40 000 tonnes de métal. Aujourd’hui, il existe encore quelques titres de concessions valides, qui sont inactifs et détenus par la Société des Mines de La Lucette (1892 pour Cheylat et 1887 Marmaissat). Deux permis ont été récemment attribués en 1985 à Hexamines pour Au à Bonnac et 1987 au BRGM pour Au, W, à St Beauzire. Les travaux de recherche du BRGM (Sondages…), n’admettent pas encore, une rentabilité suffisante pour (re)exploiter les sols de la région.

Voici la liste des principaux minéraux récoltés dans le seul district de Massiac-Brioude:

_ Baryte, Blende, Calcite, Chapmanite(*Voir specimen), Kermésite, Mispickel, Pyrite, Sénarmontite, Semseyite, Soufre natif, Stibiconite, Stibine, Valentinite, Wolframite…





LES APOPHYLLITES DE CARLAT


L’Apophyllite réunit en fait, trois minéraux distincts sous cet appellation. Ils ont une formule chimique discordante, malgré la relative promiscuité de ces dernières, ce qui en font, par conséquent, des minéraux différents.
En ce qui concerne les spécimens du Cantal, il s’agit d’Apophyllite-(KF), car ils contiennent un pôle dit « fluoré » (L’élément Fluor est présent dans le minéral). Elle était anciennement dénommée Fluorapophyllite.

Les premiers cristaux ont été découverts en 2010, dans une carrière de basalte, aux environs de Carlat (*A voir, le Rocher de Carlat), dans le sud-centre-ouest du département. Il existerait (au conditionnel) des échantillons auvergnats d’Apo’, qui auraient été découverts au Puy de la Piquette (Puy-de-Dôme).
Mais contrairement à ceux du Cantal, ils n’auraient pas été analysés en laboratoire(?) (Analyse Labo de Jussieu). L’identification est visuelle. Il se pourrait, que ces cristaux d’Apo’ cantaliens, soient les seuls officiels découverts en Auvergne. Au niveau nationale, il semblerait que la présence de ce minéral, eut été établie dans les Vosges et l’Ariège…

A l’échelle mondiale, l’Apo’ est très réputée pour ses majestueuses et colorées cristallisations, qui proviennent principalement d’Inde.


L’URANIUM EN AUVERGNE-LIMOUZIN

L’industrie de l’uranium, s’est développée après la seconde guerre mondiale en France. Elle a connu une apogée lors de la création de différentes centrales nucléaires dans les années 80. Par la suite s’amorce une déclinaison marquée, jusqu’à la fermeture d’une dernière exploitation en 2001.

L’uranium se retrouve souvent dans des granites, comme c’est le cas à Davignac, en Corrèze, où l‘on exploitait l‘uranium dans une carrière. Il peut se retrouver piégé dans les sédiments, comme dans les « failles de la Dordogne » qui passent au niveau du village de Saint Pierre du Cantal. Ces sédiments qui furent exploités entre 1952 et 1987 par la Cogema.
Il reste aujourd’hui, quelques rares spécimens de St Pierre, étant très fragiles. C’est à Saint Pierre, que l’on découvrit à quelques jours prêts, un minerai d’uranium inconnu. Il fut découvert, peu de temps auparavant, au Congo et plus précisément à Franceville,  qui donna son nom au nouveau minéral; la Francevillite.
A Davignac, en Corrèze, on retrouve nombre de minéraux d’uranium, tels la Pechblende, la Torbernite (Très connue pour ces cristaux verts, récoltés en Aveyron, vers Entraygues-sur-Truyères), la Parsonite ou encore la plus connue (et présente à St Pierre), l’Autunite.
La radioactivité de ces minéraux présentes plus ou moins de risques selon leur composition chimique. Ainsi, si la parsonite semble présenter un danger concret, au fur et à mesure d’une inhalation plus ou moins continue; l’Autunite, par exemple, semble assez inoffensive sur le plan sanitaire, sauf, si l‘on passait sa vie à quelques centimètres… Ce qui à terme « pourrait » provoquer des cancers, malformations…  Le plus dangereux est l’inhalation des fines poussières uranifères, les radions eux, n’ont d’effets que par contacts prolongées.

** TF1, France 2-3, se sont intéressés au cas de St Pierre, et à la répercussion, de l’ancienne exploitation minière de St Pierre. Les habitants inquiets pour leur santé, pour l’eau, pour le développement touristique… Ont créé une association, qui a poussé les autorités compétentes à s’emparer du sujet, afin d’étudier le potentiel radioactif du terrain et prendre des mesures, si nécessaires.
L’Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire a rendu un rapport d’expertise relative à l’état radiologique du site (2007, Seconde phase).
Voici ce qu’il faut en retenir:
« Les concentrations plus élevées observées dans les poires sont certainement à attribuer à une
concentration plus importante de radionucléides dans le sol associées à des zones localement minéralisées. Les diagnostics radons (gaz) sont mitigés, seuls cinq maisons vont devoir faire l’objet de mesures afin de trouver l’origine du gaz et de réduire son activité. En somme, il y’a une radioactivité plus ou moins forte en fonction de différentes zones, mais cela n’est pas forcement du à une pollution du sol, mais simplement à des gisements uranifères. »

Une 3ème phase, à laquelle, je n’ai pas eu accès, comprend des évaluations de doses et des recommandations pour la surveillance du site. Les risques sur la santé, l’alimentation, l’eau… Semblent limités (mais réels en fonction des zones), dans la mesure ou, la présence de pyrite et de fortes matières organiques tend à piéger les particules radioactives dans le sol (Effet de marécage-tourbière?).

 

 

 

 

 

 

Voici la liste des minéraux présents dans le département pour le mois de mai 2009: ( recherche commencée en l'année 2007)

* Les mises à jour seront indiquées par le changement de mois et/ou d'année (si nécessaire).

* Cette liste rassemble la macro et micro-minéralogie.

 Les nouveautés seront marquées en bleu.* Les minéraux "limitrophes" en jaunes. (Mai 2012)

POUR SUIVRE L'AVANCEE DE L'INVENTAIRE MINERALOGIQUE VEUILLEZ APPUYER SUR LE LIEN SUIVANT : mineralogie-cantal.blog4ever.com/blog/photos-cat-548246-1948731035-mineralogie_du_cantal.html 

(Nouveau blog !)

Retrouvez des photos des nouvelles trouvailles dans la catégorie " Un nouveau minéral pour le Cantal "

 

Actinote (2008) : Vendes.

Almandin (grenat groupe (2011) : Menet.

Albite(Var. Oligoclase) (2008) : Menet.

Analcime (2006) : Segur-les-Villas, Laveissière.

Andradite (grenat groupe) (2010) : Menet.

Ankérite (2009) : Antignac, Puy Griou?

Anorthite (var. Labradorite et var. Bytownite) (2010) : Menet.

Améthyste (2009) : Puy Griou.

Apatite (2009) : Menet.

Apophyllite (2009): (Confirmation Apophyllite KF).

Aragonite : Riom-es-M., Carlat, Col de Curebourse, Segur-les-Villas, Condat, Puy Griou.

Augite : St Chamant, Thièzac.

Autunite : St Pierre du Cantal(années 60).

Barytine : Beaulieu (Thynières), Roffiac, Saint Mary le Plain..

Biotite : Antignac, Puy Griou, Vezac...

Bismuth natif (2010) : Vèze (Veine du Pont de Vèze).

Bismuthinite (2010) : Vèze (Veine du Pont de Vèze).

Blende : (Massive) Molèdes, Massiac, Le Cazaret (mine).

Calcédoine (2007) : Riom-es-M.

Calcite : Riom-es-M., Carlat, Segur-les-Villas, Col de Curebourse, Col d'Aulhac, Condat, Antignac, Puy Griou.

Chabazite : Murat, Carlat, Laveissière, Arches.

Chalcopyrite : Antignac, Molèdes, Faverolles...

Chapmanite (2011) : Mine de la Bessade (Secteur Mercoueur (43) non loin de La Chapelle-Laurent(15))

Cuivre natif : Riom-es-M, Mine d'Enguialès(12/15).

Diopside (2010) : Menet.

Dolomite : Molèdes (Mine de Fourial).

Enstatite (2009) : Carlat.

Fluorophlogopite : Carlat, St Bonnet de Condat.

Francevillite : St Pierre du Cantal (*années 60)

Galène : Molèdes, Le Cazaret.

Goethite : Salins.

Graphite : Leucamp.

Grenat * : Condat, Menet.

Gypse : Salins.

 Haüyne : Menet ( 2011). ?

Hématite : Riom-es-M.

Hornblende : Col d' Entremont, Laveissière...

Jaspe : Collandres.

Kermésite : Massiac (district).

Labradorite : Bouzentès, Puy Griou.

Magnétite : Menet, Riom ?

Malachite : Embort. (*années 60)  A rechercher.

Mélantérite : Collandres (mine de La Bade)

Mésolite (2010) : Laveissière.

Mispickel ( ou Arsénopyrite ) : Vendes, Molèdes, Bonnac (Scoufour).

Natrolite : Segur-les-Villas, Saint Bonnet de Condat, Carlat.

Offrétite : Murat.

Olivine : Albepierre-Bredons ...

Opale : Menet ?, Brezons, Carlat.

Opale hyalite : Faverolles (2011). 

Phillipsite : Carlat, Les Ternes, Arches.

Pickeringite : Fontanges.

Pyrite : Antignac, Collandres, Leucamp, Molèdes...

Quartz : Antignac, Chaudes-Aigues, Massiac, Laroquebrou, Puy Griou, Menet...

Rozénite : Collandres (mine de la Bade) ?

Sanidine : Puy Griou, Menet.

Saphir (2011) : Menet.

Scorodite : Vèze (Veine du Pont de Vèze).

Sénarmontite (2011) : Mine de la Bessade (Secteur Mercoeur(43) à proximité de La Chapelle-Laurent(15))

Semseyite : Saint Mary-le-Plain.

Sidérite : Antignac, Riom-es-M, Brezons, Molèdes, Puy Griou...

Soufre (2010) : Saint Mary-le-Plain (cristallisé).

Stibiconite (2010) : Massiac (district).

Stibine : Massiac, St Mary-le-Plain.

Thomsonite (2010) : Laveissière, Murat.

Titanite : Menet.

Tridymite : Menet, Puy Griou.

Valentinite (2010) : Saint Mary-le-Plain.

Vitrophyre ( var. Obsidienne) : Le Lioran (années 60).

Vivianite : Virargues.

Withérite ? : Beaulieu (Thynières).

Wolframite : Leucamp, Bonnac (Scoufour).

 

 

Zircon (2009) : Menet.